1.000 milliards de plus pour les milliardaires du monde

Les 500 personnes les plus riches du monde ont vu leur fortune augmenter de 23 % en un an pour atteindre plus de 5.400 milliards de dollars fin 2017. Conséquence de la flambée des Bourses mondiales.

1.000 milliards de dollars. Ce n’est pas le titre d’un film d’Henri Verneuil, mais l’augmentation, en un an, de la fortune des 500 personnalités les plus riches du monde, selon le classement établi par Bloomberg. C’est quatre fois plus que ce qu’ils avaient gagné  en 2016 (237 milliards) . L’envolée des Bourses mondiales en 2017 - l’indice MSCI World a bondi de 20 % - a en effet fortement accru le patrimoine des actionnaires des plus grandes entreprises du monde. Et, en premier lieu, ceux qui étaient déjà les plus riches, puisque la fortune des 10 premiers du classement s’est envolée en un an de 149 milliards de dollars, soit un gain de près de 15 milliards pour chacun d’entre eux.

Au total, ce club des « 500 » dispose d’une fortune de plus de 5.300 milliards de dollars, plus de deux fois le PIB de la France. Pour entrer dans ce prestigieux classement, il fallait peser au moins 4,1 milliards de dollars, contre 4,08 milliards il y a un an.

Les 100 milliards de Jeff Bezos

Premier enseignement d’importance dans le classement Bloomberg, Jeff Bezos est devenu l’homme le plus riche du monde, sa fortune dépassant même un temps les  100 milliards de dollars . En un an, elle s’est accrue de 34,2 milliards de dollars, à 99,6 milliards…

65.000 dollars chaque minute

En 2017, la fortune de Jeff Bezos s’est accrue de 34,2 milliards de dollars, soit de plus de 93,6 millions chaque jour. Chaque minute, le patron d’Amazon a engrangé 65.000 dollars.

Personne n’a fait mieux. C’est le premier depuis Bill Gates à atteindre ce niveau symbolique. Il a profité de la forte hausse de l’action Amazon (+57 % en 2017), dont il détient 16,4 %. Il devance les éternels Bill Gates (91,3 milliards, +8,9 milliards) et Warren Buffett (85 milliards, +11,8 milliards), habitués aux places d’honneur du classement.

Vidéo - Jeff Bezos, plus riche que Bill Gates

La domination des Américains

Si l’on ajoute Mark Zuckerberg - cinquième comme en 2016, avec 73,2 milliards de dollars (+23,2 milliards) -, ils sont quatre Américains dans le « Top 5 », mais seulement six dans le « Top 10 » (contre huit l’an dernier). Il faut y voir l’impact de la baisse du dollar, qui a perdu 7,8 % contre un panier de devise cette année.

Malgré tout, les Etats-Unis continuent de dominer ce classement avec 159 Américains dans le top 500. C’est le contingent le plus important devant les Asiatiques (126) et les Européens (122)… L’Afrique reste le parent pauvre avec seulement 7 milliardaires, alors que le Moyen-Orient n’en compte plus que 10 dans le top 500. L’Inde affiche aussi un contingent de 24 milliardaires et se rapproche de la Chine et de ses 38 milliardaires, dont la fortune s’est accrue de 65 % (+177 milliards) en 2017.

L’impact de la hausse de l’euro

Deuxième enseignement de cette année, la hausse de l’euro a profité aux milliardaires européens. Si l’Espagnol Amancio Ortega,  propriétaire de Zara , ne pointe plus qu’à la quatrième place (75,5 milliards), sa fortune s’est accrue de 3,4 milliards de dollars en un an. Surtout, deux autres européens ont fait leur entrée dans le top 10 cette année : Bernard Arnault, qui devient la sixième fortune mondiale (+23,6 milliards, à 62,8 milliards), alors que son groupe LVMH (propriétaire du Groupe Les Echos) est devenu la  première capitalisation française , et Ingvar Kamprad, fondateur d’Ikea, qui pointe en 10e position (52.4 milliards, +8,4 milliards).

Peu de femmes
Le classement Bloomberg reste très masculin avec seulement 65 femmes, dont la première, Alice Walton (45,5 milliards de dollars), héritière de Wall Mart, pointe en 16e position. Françoise Bettencourt-Meyer (44,7 milliards), héritière de L’Oréal, arrive en 18e place dans le palmarès.

On trouve d’ailleurs trois Français dans le top 30 (Françoise Bettencourt Meyers, 18e, et François Pinault, 30e), pour un contingent qui atteint au total 10 personnes (une de moins qu’en 2016).

En revanche, le Royaume-Uni paye cher le Brexit qui a eu comme conséquence de faire chuter la livre. Le Britannique le plus riche - parmi les actionnaires de sociétés cotées - n’arrive qu’à la 99e place. Hugh Grosvenor (12,9 milliards de dollars), le duc de Westminster, a aussi la particularité d’être l’un des plus jeunes.

Vidéo - Les 7 familles de milliardaires

La revanche des Asiatiques

Par ailleurs, après une année 2016 difficile, les milliardaires des pays émergents redressent la tête dans le sillage de l’indice MSCI EM qui a bondi de 32 % en un an. Le Mexicain Carlos Slim, dont la fortune s’est accrue de près de 12 milliards en un an, s’affirme comme la septième personnalité la plus riche du monde, alors que le fondateur d’Alibaba Jack Ma grimpe à la 17e place.

Avec le Chinois Ma Huateng (Tencent) et l’Indien Mukesh Ambani (Reliance Industrie), ils sont à présent quatre venus du monde émergent à s’imposer dans le top 20. Et si l’on regarde parmi les 10 milliardaires qui ont le plus augmenté leur richesse en 2017, cinq viennent d’Asie : Hui Ka Yan (Evrergande, +25,9 milliards), Ma Huateng (+20,1 milliards), Mukesh Ambani (+17,7 milliards), Yang Huiyan (Country Garden, +14,1 milliards) et Wang Wei (Shunfeng Express (+12,7 milliards).

La montée en puissance des milliardaires de la Tech

Enfin, comme l’an dernier, le classement Boomberg est de plus en plus dominé par les milliardaires de la Tech. Ils sont trois dans le « Top 5 » (Bezos, Gates, Zuckerberg) et si l’on ajoute Larry Elisson (Oracle), Larry Page et Sergei Brin (Google), ainsi que Jack Ma, ils sont à présent sept dans le « Top 20 », avec une fortune qui s’est accrue de 115,7 milliards de dollars en un an ! En tout, plus d’un milliardaire sur 10 vient du monde digital (57), dont 22 sont déjà bien installés dans le top 100.

L’année 2017 aura donc été particulièrement florissante pour les 500 plus riches du classement Bloomberg - qui ne compte que 66 femmes. Ainsi, « seulement » 59 milliardaires ont enregistré une baisse de leur fortune en 2017 (au 26 décembre), même si parmi les perdants de l’année, on retrouve quelques noms connus du grand public, comme Patrick Drahi (-4,1 milliards), Georges Soros (-2,1 milliards), le prince Alwaleed Bin Talal (- 2 milliards) ou Carl Icahn (-1,4 milliard).

Source : lesechos.fr