Aides sociales : une personne éligible sur deux ignore ses droits

Selon un sondage publié ce mardi 14 novembre par Le Parisien, 49% des Français ignorent être éligibles aux aides sociales. 16% des sondés assurant le savoir expliquent même y renoncer du fait de la complexité des démarches administratives.

Exemple type cité par le sondage : 44% des seniors ne connaissent pas l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA). Une personne de 75 ans qui a du mal à se faire à manger a en effet le droit à une aide ménagère. Un peu plus d’un million de personnes en bénéficie actuellement mais les organismes estiment que 2 millions de personnes y auraient droit et ne la demande pas.

Autres cas : une famille, dont l’un des parents a eu un accident et a des difficultés à s’occuper de ses enfants, peut également bénéficier d’un soutien humain. « Vous êtes une maman qui attend un enfant et vous avez besoin d’une aide parce que vous n’avez plus de compagnon, pour les repas et les accompagnements à l’école, c’est une professionnelle qui vient vous aider pendant 3 à 6 mois », explique également Hugues Vidor, directeur général de la Fédération Adessadomicile, qui a commandé l’enquête. « Des familles ne le savent pas. C’est ça le scandale« .

UNE LOURDEUR ADMINISTRATIVE VOULUE ?

« Cette opacité permet de faire des économies énormes », explique-t-il au Parisien. Si tout le monde réclamait l’APA, cela pourrait coûter 4 millions d’euros supplémentaire par an à l’État. « Nos dispositifs peu visibles, complexes et dissuasifs organisent l’inégalité d’accès aux droits », dénonce-t-il, ajoutant que « les caisses départementales d’allocations familiales ne connaissent même pas les aides existantes ».

Dans une lettre adressée à la ministre de la Santé, Adessadomicile réclame une détection et une information obligatoire des personnes éligibles. La semaine dernière la Cnaf avait indiqué qu’elle allait utiliser ses outils de lutte contre la fraude, pour rechercher les personnes qui peuvent bénéficier d’une allocation mais ne la réclament pas. Elle avait d’ailleurs mené une expérimentation en Gironde qui lui avait permis d’identifier 12% de bénéficiaires qui n’avaient pas réclamé leur dû.

En 2011, l’observatoire de non recours aux droits et services (Odenore), estimait que les montants non réclamés étaient de 5,3 milliards d’euros sur le RSA, 4,7 milliards sur les prestations familiales et logement, 700 millions sur la CMU-C ainsi que 2 milliards d’euros sur les indemnités versées aux demandeurs d’emploi.

Étude réalisée auprès de 1.577 personnes par le cabinet Adjuvance, expert en sociologie, pour le compte d’Adessadomicile, qui fédère 350 structures d’aide à la personne.

Source : AFP