Le gouvernement s’attaque aux retraités car ils fermeront toujours leur petites gueules

Le président de la CFE-CGC, François Hommeril, revient pour « Marianne » sur la politique anti-retraités du gouvernement.

Marianne : Quel message envoie, selon vous, la décision du gouvernement de revaloriser les retraites en 2019 et en 2020 de 0,3 % quand l’inflation avoisine 2,3 % l’an ?

François Hommeril : Ce grignotage insidieux du pouvoir d’achat des retraités envoie un message extrêmement négatif. Selon nos calculs, après la hausse de la CSG, cette nouvelle mise à contribution pourrait impacter jusqu’à 5 % le pouvoir d’achat des ouvriers et des employés dont la retraite socle représente la quasi-totalité de leur pension. Cela alors que le budget de leurs familles est déjà extrêmement contraint !

Au-delà des chiffres, sur le principe, j’estime que cette politique est même extrêmement dangereuse. Le gouvernement s’attaque aux retraités parce que ces derniers n’ont pas beaucoup de cartes dans leur jeu. Certes, ils peuvent râler, manifester, mais ils ont moins de latitude que les actifs pour se défendre. Donc tenter de les manipuler en trahissant la promesse qui leur a été faite - percevoir un salaire différé pour lequel ils ont cotisé quarante-deux ans -, c’est rompre le pacte de confiance qui engage les générations les unes envers les autres. Et rompre ce pacte fragilise la société tout entière : telle un château de sable, cette dernière tient en effet le filet d’eau ténu qui en agglomère ces grains citoyens ; elle s’effondre lorsque ce filet s’évapore…

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