« On est chez les fous » : le nouveau livre qui accable Donald Trump et la Maison blanche

Le nouveau  livre du journaliste d’investigation Bob Woodward fait mention de nombreuses discussions surréalistes entre le président américain et ses collaborateurs.

Près de 450 pages d’anecdotes et de confidences accablantes : le livre du journaliste d’investigation Bob Woodward sur Donald Trump dresse le portrait d’un président inculte, colérique et paranoïaque que ses collaborateurs s’efforcent de contrôler pour éviter les pires dérapages.

« C’est juste un autre mauvais livre », a réagi Donald Trump dans un entretien au Daily Caller, dénonçant des histoires colportées par d’anciens membres de son équipe mécontents ou « tout simplement inventées par l’auteur ».

Fear: Trump in the White House

« Woodward est-il un agent démocrate? Vous avez noté le calendrier? », a-t-il tweeté un peu plus tard, évoquant l’approche des élections législatives du 6 novembre, à l’issue desquelles les républicains redoutent de perdre la Chambre des représentants.

Ses collaborateurs exaspérés

Les extraits publiés par plusieurs médias américains renvoient l’image—déjà décrite par d’autres—d’une Maison Blanche dysfonctionnelle dont les acteurs n’ont que peu d’estime pour l’occupant du Bureau ovale.

Après l’attaque chimique d’avril 2017 attribuée au régime de Bachar al-Assad, Donald Trump aurait appelé Jim Mattis, ministre de la Défense, et lui aurait dit qu’il souhaitait assassiner le président syrien.

« Tuons-le bordel ! Allons-y ! On leur rentre dedans et on les bute« , aurait-il déclaré. Après avoir raccroché, le chef des armées se serait tourné vers un conseiller et aurait dit : « Nous n’allons rien faire de tout cela. Nous allons être beaucoup plus mesurés ».

Le livre, qui doit prochainement être traduit en français, décrit aussi longuement la frustration récurrente du secrétaire général de la Maison Blanche, John Kelly, qui est traditionnellement l’homme le plus proche du président au sein de la « West Wing ».

Lors d’une réunion en petit comité, il aurait ainsi affirmé, à propos de Donald Trump : « C’est un idiot. C’est inutile d’essayer de le convaincre de quoi que ce soit. Il a complètement déraillé. On est chez les fous. Je ne sais même pas ce que nous faisons là ».

« Ernest Hemingway des 140 caractères »

Autre sujet incontournable lorsque l’on se penche sur la présidence Trump : les tweets.

« C’est une bonne chose, mais c’est un peu dommage parce que j’étais l’Ernest Hemingway des 140 caractères », aurait déclaré le locataire de la Maison blanche à un conseiller lorsque le réseau social a fait passer sa limite de 140 à 280 caractères.

Si plusieurs ouvrages peu flatteurs pour le 45e président des États-Unis ont déjà été publiés, le sérieux et la réputation de Bob Woodward, célèbre à travers le monde pour avoir révélé, avec Carl Bernstein, le scandale du Watergate qui a contraint Richard Nixon à la démission, donnent à celui-ci un écho particulier.

Source : sudouest.fr