Saviez-vous que le Kérosène des avions n’était pas taxé ?

Le transport aérien paye beaucoup moins d’impôts que les autres activités.Faisant peser sur la collectivité son impact polluant et handicapant les autres moyens de transport moins nocifs.
De plus, le trafic aérien échappe aux réglementations international pour la lutte contre le réchauffement climatique. C’est à dire que les émissions de CO2 de l’aviation ne sont soumises à aucune réglementation.

D’après le premier ministre, « on n’a pas le choix ». D’après les vedettes du green washing télévisé du médiatiquement correct, lesquels nous le serinent en boucle chaque soir, il faut en passer par là.

Est-ce si sûr ?

L’aviation, premier pollueur dont la croissance est la plus forte, échappe aux accords. Un cargo pollue comme 50 millions d’automobiles sur un cycle de vie. Et pire les transports alternatifs à la voiture à essence ne sont pas plus vertueux. La voiture compte peu au final par rapport aux principaux émetteurs de CO2 dans le monde : une centaine émettent plus de 80% dans l’impunité.

Le système de taxation de l’essence et du diesel est-il le plus juste, le plus efficace ? On peut en douter.

Pourquoi ne pas préférer une taxe sur le carbone importé (TCI) à ce système d’indulgences qui visent à stigmatiser le citoyen peu responsable en réalité des dérèglements climatiques, même s’il doit prendre en charge sa part de responsabilité.

En un an, le prix du sans-plomb 95 a donc déjà augmenté de près de 15%. Le diesel a vu son prix grimper de 23%. Pourquoi ?

1- Le prix du baril pétrole : 30%

Le prix de l’essence est directement lié au prix du baril de pétrole. Soumis à la loi de l’offre et la demande, ce dernier a fortement augmenté ces derniers mois pour atteindre près de 80 dollars, contre moins de 60 dollars il y a un an et moins de 40 dollars il y a deux ans. Il est projeté à près de 100 dollars. La bonne appréciation de l’euro par rapport au dollar permet cependant d’absorber une partie de cette hausse, mais ne suffit pas.

Sur un litre d’essence à 1,56 euros, le prix du pétrole représente 0,53 centimes soit 30% du prix du carburant à la pompe. Pour le diesel, il représente 0,46 centimes par litre - établi en moyenne à 1,52 euros - selon le site de l’Union française des industries pétrolières.

2 - La marge brute de distribution : 7%

Elle désigne la part du prix au litre facturé qui rémunère le distributeur ». Sans toutefois suivre proportionnellement le cours du baril, elle a eu tendance a augmenter ces dernières années. Selon les derniers chiffres de l’Union Française des Industries Pétrolières, elle s’établissait autour en moyenne de 11 centimes par litre au mois de mai 2018

3 - La TICPE : 45%

C’est la plus grande part du prix d’un litre de carburant et assimilable en apparence à une taxe carbone.

Augmentée en janvier 2018, la taxe intérieure sur la consommation de produits énergétiques (TICPE) a grimpé de 7 centimes pour le diesel et de 4 centimes pour l’essence. Elle est promise à une nouvelle augmentation d’où la grogne (légitime) des automobilistes.

L’objectif avancé est d’Inciter les automobilistes à adopter des modes de déplacement plus écologique. Encore faudrait-il qu’il en existe compte tenu des distances entre domicile et travail et l’éloignement des centres commerciaux. On peut en douter. Encore faudrait-il que cette taxe corresponde à un prix affiché de la tonne de CO2 et que ce prix soit identiquement appliqué aux autres émetteurs et non pas seulement aux citoyens. On peut encore plus en douter. D’où le sentiment d’être pris comme victime expiatoire.

Aujourd’hui, la TICPE représente donc 61 centimes d’euro pour un litre de diesel et 69 centimes pour un litre d’essence.

4 - La TVA sur la TICPE :7,6%

C’est une sorte d’impôt sur l’impôt. Cette TVA de 20% s’applique ironiquement sur la seule TICPE. Elle rajoute donc 12 centimes d’euro par litre de diesel et 13 centimes par litre pour l’essence.

5 - La TVA sur produit : 7,6%

Il s’agit ici de la TVA classique de 20%. Son coût représente presque 12 centimes sur un litre de carburant.

Au total, les taxes sur l’essence représentent donc près des deux tiers du prix des carburants.

Et elles rapportent gros à l’Etat. Dans le projet de loi de finance 2018, rien que les recettes de la TICPE étaient estimées à 13,3 milliards d’euros.

L’État est tenté d’indexer ces taxes sur le cours du baril au lieu de pratiquer une politique qui consisterait à concilier l’écologie et l’économie en stabilisant pour partie le prix à la pompe et la recette pour le budget de l’État. Faut-il laisser flamber le prix du carburant avec celui du baril ? Peut-on espérer une transition vers des transports plus propres notamment en ville avec une fiscalité de cette nature ?

Une vraie réforme consisterait à adopter un réel prix de la tonne de carbone émis et de l’appliquer au carbone incorporé dans les produits importés. Cette solution, proposée par Jacques Delors et d’autres économistes a malheureusement été refusée par l’Allemagne puis par la France au profit d’un marché du carbone si spéculatif qu’aucune fiscalité ne peut envisager d’y accorder son prix.

Non, il est certainement possible de faire autrement sous réserve d’abandonner les fausses politiques prétendument écologiques à courte vue.

Marcher pour le climat, marcher pour refuser les indulgences, marchons, marchons mais qu’on arrête également de nous faire marcher.

Il y a d’autres solutions, une autre justice environnementale mais il n’est pas politiquement correct d’en parler.

Ne baissons pas les bras devant les fausses fatalités. Débattons sans a priori.

(P.H. à partir de diverses sources - 3 novembre 2018)

Sur la photo : Gestion globale de l’eau : concept repris de Jean-Marc Hauth

Version article : https://www.facebook.com/notes/climat-artificiel-urgence/le-prix-du-carburant-est-il-%C3%A9cologique-un-d%C3%A9bat-n%C3%A9cessaire-sans-apriorisme/1914472898639955/

D’autres éléments : http://www.temoignagefiscal.com/larnaque-ecologique-du-pri…/

Source : https://www.facebook.com/