Vendredi à Annecy, un chasseur a été condamné à un an de prison ferme après un accident ayant causé la mort d’un homme en 2015.
« Pour moi, c’était un sanglier ». Un chasseur a été condamné vendredi par le tribunal correctionnel d’Annecy à trois ans d’emprisonnement dont deux avec sursis et mise à l’épreuve de deux ans, après la mort en 2015 d’un homme sur un chemin forestier.
Mort sur le coup
Le 5 décembre 2015, à Quintal (Haute-Savoie), un couple de traileurs avait emprunté un parcours qu’il connaissait bien, à travers la forêt, en direction du sommet du Semnoz.
Elle, 1,50 mètre, était vêtue d’une tenue de sport aux couleurs vives. Lui, 1,83 mètre, portait une tenue noire et grise, avec un sac à dos jaune. Au même moment, tout près de là, un groupe de chasseurs en pleine battue avait décidé de faire une pause au bord d’une route, armes à terre.
Un sanglier avait alors surgi de la forêt, traversé la route et continué sa course de l’autre côté. Un chasseur de 19 ans s’était saisi d’une arme qui n’était pas la sienne, avait couru en direction de l’animal et tiré sur « une masse sombre en contrebas », sans grande visibilité. Touché à la tête, le traileur de 43 ans, père de famille, était mort sur le coup, dans les bras de sa femme.
Règles élémentaires de sécurité
« J’ai tiré dans la précipitation et j’ai mal identifié ma cible », a reconnu à la barre le jeune chasseur. « Vous aviez présent à l’esprit le fait qu’il pouvait y avoir d’autres personnes que votre groupe sur les lieux ?, lui a demandé le président Pierre Viard. Le jeune homme baisse la tête: « Non ».
Le ministère public avait requis trois ans d’emprisonnement dont 18 mois de sursis, avec mise à l’épreuve pendant deux ans. Le retrait définitif du permis de chasse avait aussi été réclamé, ce qu’a retenu le tribunal. Le prévenu avait jusqu’ici un casier judiciaire vierge.
L’Office national de la chasse et de la faune sauvage a répertorié 113 accidents de chasse entre le 1er juin 2017 et le 31 mai 2018. Parmi eux, treize mortels sont à déplorer, dont trois concernent des « non chasseurs ». Des chiffres en baisse depuis près de vingt ans, mais la majorité des accidents mortels sont dus à un manquement aux règles élémentaires de sécurité.
Source : BFMTV