La Nasa publie une vidéo avec l’ensemble des astéroïdes connus du système solaire. Depuis 1998, l’agence spatiale compile les positions et déplacements des astéroïdes et comètes, notamment ceux qui sont proches de la Terre. Ils sont environ 18.000 à être aujourd’hui identifiés et leur trajectoire est étudiée de près par les astronomes.
Et si, comme au temps des dinosaures, un astéroïde tombait sur Terre ? Les équipes de recherches d’astéroïdes, partout dans le monde, veillent au grain. Environ 40 nouveaux objets spatiaux sont découverts toutes les semaines par les scientifiques et viennent s’ajouter aux 18.000 déjà répertoriés. Depuis 20 ans, de nombreux programmes spatiaux sont dédiés à l’identification de nouveaux géocroiseurs : des comètes ou astéroïdes qui évoluent au maximum à 50 millions de kilomètres de l’orbite terrestre. La Nasa a publié le 23 juillet 2018 une vidéo (voir ci-dessous) qui débute avec seulement les géocroiseurs connus en janvier 1999. Quelques points seulement parsèment notre système solaire. La vidéo se termine sur la même carte, mais avec comme référence janvier 2018. L’orbite terrestre représentée en blanc en devient alors à peine visible.
Une erreur qui a fait peur
Le 11 mars 1998, des nouvelles observations suggèrent qu’il y avait une chance que l’astéroïde 1997 XF11, de près d’un kilomètre de diamètre, percute la Terre en 2028. Le message, envoyé à quelques astronomes, provenait du Centre des planètes mineures de Cambridge (Massachusetts), référence mondial dans la détermination des orbites des astéroïdes. Initialement prévue pour prévenir la petite communauté astronomique et ainsi réaliser de nouvelles observations et mesures, l’alerte s’est rapidement répandue. Certains journaux de l’époque ont ainsi souligné la perspective que la Terre était condamnée.
Après des analyses plus approfondies, il s’était rapidement avéré que la Terre n’a jamais été menacée par 1997 XF11. « L’impact prévu de 2028 est impossible » a déclaré, via la Nasa, Paul Chodas, directeur du Centre pour les études d’objets proches de la Terre (CNEOS). « À ce jour, nous recevons toujours des questions sur les chances de XF11 d’impacter la Terre, a-t-il poursuivi. Il n’y a simplement aucune chance que cet astéroïde affecte notre planète, ni en 2028, ni pendant les 200 prochaines années. »
Une meilleure surveillance
À la suite de cette affaire, durant l’été 1998, la Nasa a établi un programme d’observation des géocroiseurs dans le but de rassembler les observations des différentes institutions académiques. Aujourd’hui, des observatoires du monde entier détectent et suivent le mouvement d’astéroïdes et de comètes, surtout ceux dont l’orbite croise celle de la Terre. Ces données d’observation, plus nombreuses, permettent ainsi des calculs de trajectoire plus précis. Durant 20 ans, le Centre d’études des objets spatiaux proches de la Terre (Cneos), division de la Nasa, a collecté les données de ces astéroïdes et comètes pour évaluer leur chance d’impact sur notre planète.
« Aujourd’hui, les objets spatiaux ne sont plus classés à risque dans la plupart des cas grâce aux nouvelles possibilités de mesures. L’incertitude liée à leur trajectoire est réduite et la possibilité d’impact est vite écartée » a déclaré via la Nasa, Steve Chesley, membre du Cneos. En juin 2018, le système de la Nasa avait d’ailleurs prédit l’impact d’un petit astéroïde qui a atterri au Botswana.
Encore des astéroïdes à découvrir
Les découvertes d’astéroïdes n’ont fait que s’intensifier depuis 1998, notamment pour les plus petits (en jaune et bleu sur le graphique ci-dessous). Malgré tout, la chasse aux géocroiseurs n’est pas terminée.
Nombre d’astéroïdes classés suivant leur taille et découverts au fur et à mesure du temps © NASA/JPL-Caltech
En 2005, le congrès américain a prévu de détecter 90 % des géocroiseurs d’au moins 140 mètres avant 2020. Cette taille a été déterminée car les astéroïdes plus petits ne représenteraient pas une menace mondiale s’ils venaient à s’écraser sur la Terre. Néanmoins, ils causeraient des dégâts majeurs, notamment s’ils tombaient à proximité d’une ville.
Source : sciencesetavenir.fr